Depuis plus de 40 ans, la politique de la ville s'efforce de réduire les fractures qui se sont multipliées à la marge des centres urbains: logement, éducation, emploi, santé, culture, aménagement, mobilité... la politique de la ville est transversale.
Ses quartiers prioritaires se distinguent par un cumul et une concentration de difficultés, avec un taux de pauvreté trois fois supérieur à la moyenne nationale.
La crise actuelle met en exergue ces problématiques montrant une population désœuvrée sous le poids des inégalités, avec une image de ces quartiers encore très négative dans l'imaginaire collectif.
La politique de la ville se résume par une approche territoriale de la question sociale, avec la nécessité de trouver de nouvelles capacités de gestion de ces ensembles urbains: réduire les clivages sociaux engendrés par la ségrégation spatiale; maintenir le dialogue de la périphérie avec son centre.
Elle doit permettre aux acteurs de reconstruire l'écosystème d'un quartier, en incluant la participation des habitants pour une rénovation urbaine concertée et effective: répondre aux problématiques sociales locales et faire des habitants les acteurs du changement.
L'enjeu aujourd'hui est de rendre plus accessible l'exercice de la citoyenneté et d'agir sur le droit commun pour s'assurer que les habitants de ces quartiers accèdent aux mêmes droits que les autres.
La politique de la ville est une politique de coopération territoriale: se mettre à l'écoute et encourager les actions collectives, dans un objectif de développement social ascendant et de lutte contre les discriminations.
L'un de ses enjeux majeurs est la cohésion sociale: redonner la possibilité des échanges entre habitants et recréer des espaces de vie partagés; relier les groupes d'individus qui ne se rencontrent plus naturellement. Cela nécessite que les acteurs locaux soient eux-mêmes dans une dynamique de cohésion pour permettre la définition d'un bien commun, un projet collectif que chacun pourra s'approprier en fonction de ses savoir-faire.
Faciliter l'action collective et tisser des liens entre pratiques citoyennes et pratiques prospectives : rétablir le lien entre les personnes et les territoires; vivre et faire ensemble pour une rénovation urbaine concertée et effective.
L'enjeu de la participation des habitants au développement social des quartiers est essentiel: permettre aux habitants de témoigner de la vitalité de leur quartier, de la volonté de tous de faire de la mixité sociale un véritable atout.
C'est pourquoi la politique de la ville s'attache à accompagner les plus fragiles pour qu'ils retrouvent dignité et l'envie de prendre une place active dans la société: valoriser et favoriser l'expression et la reconnaissance de soi et des autres, et s'impliquer dans l'évolution de son territoire.
Le quartier forme ainsi un espace d'innovation rassemblant l'ensemble de ses acteurs et citoyens pour une complémentarité d'actions, dans un objectif de transformation sociale.
L'engagement citoyen devient un enjeu d'émancipation individuelle et collective, et participe à la lutte contre les stigmatisations.